Mon été à la Colonie
Août 2019
Mon été à la Colonie
Bonjour à vous tous!
Aujourd’hui, vous allez découvrir un endroit que j’aime vraiment beaucoup; La Colonie.
C’est un camp d’été adapté où j’adore aller depuis quelques années. Quand tu passes ton
été au camp de la Colonie, c’est comme si tu partais en voyage… Tu sors de l’ordinaire,
tu pars à l’aventure! Laissez-vous plonger dans cet univers magique et fantastique et ce,
tout au long de votre lecture.
Si vous saviez comme c’est merveilleux la Colonie. Là-bas, un sens fonctionne à la
fois… Je vais vous expliquer comment fonctionnent mes sens avec un exemple que je
disais quand j’étais plus jeune, à propos des gymnases : « Dans un gymnase, c’est
comme si mes oreilles s’endorment et que mes yeux disparaissent. Mon cerveau dit
que ça ne fonctionne pas. » Je le disais car il y avait trop de personnes, trop de stimuli à
la fois et l’écho me dérange. De plus, ce qu’une personne neurotypique entend, pour moi,
c’est beaucoup plus fort. Aujourd’hui, je tolère mieux les gymnases mais je reste sensible
aux bruits.
Revenons à la Colonie. Si je vous décrivais d’abord les lieux. Que diriez-vous de voir la
rivière apaisante et reposante avec une table à pique-nique située dans la forêt? Vous
seriez probablement déjà reposés juste en y entrant. Et que dire de la salle sensorielle?
Elle est reposante avec ses coussins confortables, la lumière colorée qui projette sur les
murs et l’aquarium lumineux. La pièce est sombre mais par contre, il y a des lumières
douces. Je trouve cet effet très beau et calmant. Ceci me fait penser aux objets sensoriels
qui me font du bien dans ma vie, que j’ai déjà utilisés beaucoup dans le passé, comme les
colliers mâchouilles, les balles antistress, les mâchouilles de crayons, la veste à pression,
les coquilles contre le bruit et une bouteille sensorielle que j’ai moi-même fabriquée à la
Colonie… Ils m’ont tous fait du bien, mais maintenant je les utilise uniquement lorsque
je suis anxieux. Dans la salle sensorielle de la Colonie, si j’avais un « calmomètre »,
l’aiguille serait dans le vert. Je vous explique : un « calmomètre » est un outil visuel avec
3 parties : vert avec un bonhomme sourire, jaune avec un bonhomme neutre et rouge avec
un bonhomme triste. Et selon notre état de calme, on place l’aiguille dans la bonne
couleur.
L’aire de jeux est superbe, la piscine est géniale; il y a même des jeux et accessoires
d’eau… J’y vais très souvent surtout lorsqu’il fait chaud!
Les activités que j’aime y faire sont : chasser des grenouilles et des papillons, me
balancer, faire du vélo, sauter dans le trampoline, cuisiner et faire des activités de groupe,
tels que : les ballons d’eau, l’atelier sur les cinq sens et les journées thématiques.
Je me sens très bien quand je vais à la Colonie. C’est du bien-être pur, c’est un endroit
pour se recentrer. Je suis très heureux d’y être et je voudrais que ça dure plus longtemps
qu’un été car je trouve ça trop court.
Il n’y a pas que les lieux que j’apprécie, mais aussi les participants(es) et les
intervenants(es)! Chaque participant possède de grandes qualités et ils sont gentils,
attachants et ne jugent personne. Les intervenants(es) de l’AIS, quant à eux, ont les
qualités suivantes : ils sont professionnels, ils ont la capacité de s’adapter à chaque
participant et ils sont créatifs!
Avec mon autisme, chaque petite modification apportée à la Colonie ou ailleurs, comme
par exemple un nouvel intervenant, un nouvel objet ou une nouvelle activité prendra un
certain temps à intégrer dans ma mémoire photographique. Ma façon de traiter
l’information est différente des non-autistes. « Ma mémoire voit une nouvelle chose ou
une nouvelle personne, la prend en photo et l’envoie dans mon cerveau pour toujours afin
de créer une nouvelle information dans ma mémoire. Je compare ça à des tiroirs.
Plusieurs images sont classées dans ces tiroirs selon leur catégorie, et après on peut y
avoir accès à n’importe-quel moment. La prochaine fois que je la reverrai, l’information
sera déjà existante dans mon tiroir et il me suffira d’aller la rechercher, je serai donc
moins anxieux.
Manu, le directeur de l’AIS (celui qui me donne cette merveilleuse chance de faire ce
blogue) vous le traduirait de la façon neurotypique suivante:
« Vous pourriez comparer ça à un ordinateur. Plusieurs dossiers et fichiers sont classés
sur le disque dur et après on peut y avoir accès en quelques clics. Dans le cerveau de
Thomas, il existe plusieurs dossiers. Ainsi, il peut s’y référer au besoin quand il arrive
dans un lieu. Une fois l’information traitée, il aura compris la modification. Ça ne se fait
pas automatiquement pour lui. Il doit faire ce processus par lui-même, dans son cerveau.
C’est comme conduire une voiture manuelle. Tu dois changer les vitesses toi-même
comparativement à une voiture automatique dans laquelle tout se fait simplement. Il doit
piloter son corps. »
J’espère que ce 2e blogue vous a fait apprendre plus de choses sur mon camp d’été adapté
et sur moi.
Bien sûr, comme dans le premier article, j’ai expliqué mon autisme mais je vous rappelle
que chaque personne autiste est différente. Il y a autant d’autismes que d’autistes disent
les spécialistes.
Dans le prochain blogue, je vous parlerai de ma façon d’agir face aux imprévus et aux
changements.
Je vous souhaite une belle et reposante journée et merci beaucoup de m’avoir lu!
Bye et à la prochaine!
Thomas
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